Les milieux naturels forment des réservoirs de biodiversité. Leur présence et leur diversité permettent aux espèces animales de s’abriter, se nourrir et se reproduire. De très nombreuses espèces végétales s’y développent. On appelle corridor écologique les voies et les chemins qui relient les milieux naturels.
LES CORRIDORS ÉCOLOGIQUES
Ces zones de passage offrent aux espèces animales la possibilité de se déplacer et aux espèces végétales, celle de se disperser.
En France, la trame bleue et la trame verte désignent les continuités qui correspondent aux divers milieux naturels reliés par des corridors écologiques.
La trame bleue correspond aux cours d’eau et aux zones humides.
La trame verte est constituée de chemins, de haies et de milieux tels que les forêts ou les prairies.
On distingue trois catégories de corridors écologiques.
- Le corridor linéaire. Les bordures de champs, les chemins ruraux, les cours d’eau et leurs rives, en sont un exemple.
Le chevreuil peut emprunter ces passages pour se déplacer entre la forêt et la prairie.
Pour les pollinisateurs, le corridor linéaire donne accès à une plus grande diversité végétale. - Le corridor en îlot. Il se présente sous forme de petites îles, de mares, de clairières ou de jardins.
- Le corridor en zone : la forêt, les champs, le bocage, la zone humide, sont des espaces plus vastes qui illustrent ce type de corridors.
Les corridors écologiques favorisent les échanges et contribuent à préserver la richesse de la biodiversité et la diversité des paysages.
Pour une espèce animale, se déplacer est vital.
Les mouvements sont quotidiens.
Chaque jour il faut partir à la recherche de la nourriture.
La laie, suivie de ses marcassins, empreinte souvent la même coulée.
La biche, accompagnée du faon de l’année et du jeune de l’année précédente, se déplace à la recherche de ronces, d’herbes et de jeunes rameaux.
Au crépuscule, la bécasse des bois quitte la forêt pour fréquenter les prairies où elle se nourrit de vers et de larves.
Lorsque la nourriture vient à manquer, en cas de sécheresse, d’inondation, d’incendie, ou l’hiver, il faut pouvoir franchir les obstacles pour aller plus loin.
La présence et la diversité des corridors écologiques jouent un rôle important lorsqu’il faut fuir le danger face à un prédateur.
Le lapin échappera plus facilement à l’autour des palombes s’il peut se réfugier sous une haie.
Les corridors écologiques permettent de disposer d’un territoire plus étendu et plus accessible pour la reproduction des espèces.
Les végétaux disséminent leurs graines afin de coloniser des places plus favorables en surface ou en luminosité.
La faune se disperse pour conquérir de nouveaux habitats. Les jeunes partent à la recherche de partenaires.
De nombreuses espèces se déplacent périodiquement sur de grandes distances, on parle alors de migration.
Les oiseaux migrateurs ont besoin de trouver, sur leur route, des espaces de repos, comme les zones humides, pour effectuer des haltes migratoires. Les corridors écologiques favorisent leurs déplacements.
Un isolement forcé dans un espace restreint augmente les risques de mortalité de la faune sauvage.
Il peut même causer sa disparition par manque de ressources, par propagation des maladies ou consanguinité.
De très nombreux obstacles freinent ou empêchent le déplacement des espèces.
Ce sont, par exemple, les grandes infrastructures : les routes, les canaux, les voies ferrées, les barrages…
Mais ce sont également les villes, voire la pollution lumineuse, qui perturbent la migration.
L’utilisation des pesticides limite la nourriture disponible en insectes.
Les milieux naturels ont été trop souvent artificialisés. Sur le littoral, le tourisme intensif a conduit à la destruction du cordon dunaire ou à l’assèchement des estuaires.
En montagne, les stations de sport d’hiver ont entraîné une fragmentation des milieux et la réduction des zones de tranquillité.
Le long des voies routières, les collisions se sont multipliées.
Restaurer et entretenir les corridors écologiques permet de compenser les effets de ces aménagements.
Depuis quelques années, les passages pour la faune, petite ou grande, le développement des pratiques agricoles ou forestières respectueuses de la biodiversité, favorisent la circulation des espèces et améliorent la diversité des paysages.
Les corridors écologiques souterrains, terrestres, aériens ou aquatiques, sont essentiels à toutes les échelles géographiques de la plus petite à la plus grande, celle de la planète.
CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE AUX ACTIVITÉS SUIVANTES :
La haie champêtre
La haie champêtre
Qu’est-ce qu’une haie? Quelles sont les plantes qui la composent? Comment se structure-t-elle ?
Quels sont les liens entre les végétaux, la microfaune et la macrofaune ?
Quel est l’intérêt de la haie pour la faune sauvage ? La fonction d’abri, de nourriture, de zones de reproduction.
Quelle est l’importance de la haie pour le paysage, l’agriculture, comme zone de circulation, de déplacements et d’échanges ?
Comment évolue-t-elle au cours des saisons, au fil des années ?
Pourquoi faut-il apprendre à préserver les haies ? Mise en exercice pratique de plantation.
Mon petit chemin
Mon petit chemin
Le chemin rural sera utilisé comme support du travail d’observation, de repérage et de tri des diverses formes du vivant.
La végétation – fleurs, herbes, arbustes – quelle est-elle ? Comment est-elle disposée ? Quelles sont les différences et les ressemblances ? Quelles sont les sources de son développement ?
La microfaune – lombrics, collemboles et autres habitants minuscules, peuplent le sol des chemins. A quoi ressemblent-ils ? Comment se déplacent-ils ? Que font-ils ? Qu’ont-ils en commun ?
Abeilles, papillons, mouches…. Où les observe-t-on ? Comment se présentent-ils ? Se nourrissent-ils ? Ont-ils ou non des points communs ?
La macrofaune – le lièvre, l’écureuil, le renard et des petits rongeurs, fréquentent le chemin rural. Comment peut-on les repérer ? Qu’y font-ils ? Que mangent-ils ? Décrire leurs comportements, repérer leurs indices de présence.
L’observation de la faune et de la flore d’un chemin rural permet de présenter les espèces en situation et d’aider à mieux cerner leurs différences, leurs ressemblances et leur interdépendance notamment sur le plan alimentaire.
L’observation pourra être recentrée ensuite sur une catégorie particulière d’espèce.

Manger pour vivre
Manger pour vivre
En partant d’un milieu homogène : plaine – zone humide… favoriser la description du plus grand nombre d’espèces animales présentes : insectes, oiseaux, mammifères,…
Faire observer les divers types d’aliments auxquels ces espèces peuvent accéder : graines, herbes, insectes, feuilles, autres espèces…
Faire découvrir à l’aide d’animaux naturalisés, de crânes et de mâchoires, les différences et les ressemblances qui apparaissent.
Etablir des liens entre les espèces carnivores et la forme des mâchoires et de la dentition, par exemple, et susciter des classements de groupes d’espèces en établissant un lien entre le régime alimentaire et des formes spécifiques de mâchoires ou de becs.
Inciter à repositionner chaque groupe d’espèces dans son habitat pour susciter des liens entre le régime alimentaire, les formes et les espèces observées.
Aborder les autres formes d’échanges entre un animal et son milieu de vie : abri, zone de reproduction,…
Développer des hypothèses autour de la disparition de l’habitat de l’une des espèces observées.

La grande migration
La grande migration
L’observation des espèces migratrices, en particulier celles présentes sur les zones humides, facilite la compréhension des différences de comportement selon les saisons.
Découverte de la zone humide et observation des éléments qui la caractérisent :
La ligne d’eau et son évolution au cours des saisons. La végétation aquatique et de bords de rives. La présence ou l’absence d’espèces animales inféodées.
Description de la faune et de sa diversité : poissons, insectes, oiseaux, et autres espèces animales présentes :
Repérage des indices de présence de la faune et de leur localisation.
Observation des espèces présentes selon les saisons.
Que recherchent les oiseaux migrateurs sur les zones humides en hiver : alimentation, abri,… D’où viennent les migrateurs ? Vers où repartent-ils ?
Le canard colvert, espèce migratrice la plus commune des canards de surface pourra servir d’exemple..
Réflexion sur le rôle des zones humides ; les risques et menaces : les changements climatiques, les espèces exotiques envahissantes, le comblement,…


La haie
La haie
Repérer la présence de la haie dans le paysage : où la trouve-t-on ? Comment se présente-t-elle ? Les différents types de haies : taillée basse, croissance libre et à étages.
Découvrir les plantes et les arbustes qui la composent et la manière dont les strates se structurent les unes et les autres au cœur de la haie. Envisager l’évolution de la haie au fil des saisons et du temps.
Découvrir les divers types de faune présents dans la haie et à proximité : les oiseaux, les insectes et les autres espèces animales.
Observer les différentes fonctions de la haie
Pour la faune
Abri, nourriture, reproduction, corridor de circulation et d’échanges.
Examiner les effets de rupture et de continuité et leurs conséquences.
Pour la flore
Protection contre les aléas climatiques : inondation, sécheresse. rôle vis-à-vis des sols : érosion, appauvrissement.
Analyser les interactions possibles entre les éléments fixes des territoires, dont la haie, et les autres composantes comme la plaine, la rivière,…
S’interroger sur les effets de la haie :
sur la biodiversité,
dans la lutte contre les changements climatiques,
sur la vie d’un territoire et ses paysages,
sur les activités humaines.
S’initier à la plantation d’une haie et aux gestes en faveur de sa préservation.
En fonction des demandes, l’accent peut être mis plus particulièrement sur les aspects relatifs à la diversité biologique de la haie ou sur sa fonction plus spécifique face aux changements climatiques.



La forêt
La forêt
Observer le peuplement forestier
Quelles sont les diverses essences présentes ? A quelle famille appartiennent-elles ?
Quel mode d’organisation observe-t-on ? Les regroupements, associations…
Quelle est la nature du sol ? Géomorphologie, humus,….
Quelles sont les autres formes de végétations présentes ?
L’évolution de la forêt au fil des saisons.


La faune des forêts. Où regarder et qu’observer ?
Les animaux des sous-bois
Mammifères : cerf, chevreuil, sanglier, renard,…
Oiseaux : bécasse, faisans, merle noir, grives,…
Les animaux des terriers et des cavités
Mammifères : blaireau, fouine, martre, putois, chauve-souris,…
Oiseaux : chouette, hiboux, mésange, pic-vert,…
Les animaux des arbres
Mammifères : écureuil roux, martre, fouine, loir,…
Oiseaux : pigeon ramier, pie bavarde, corneille noire, buse variable, geai des chênes…

La forêt face aux changements :
Les risques :
Incendie, tempêtes,…. Dégénérescence et modifications de certains peuplements, espèces invasives, banalisation,…
Les atouts :
Capture du carbone, qualité des paysages, biodiversité, matériaux,…
S’initier aux gestes en faveur de la préservation de la forêt.

Les zones humides
Les zones humides
Repérer la présence d’une zone humide dans le paysage
Comment se présente-t-elle ?
Qu’est-ce qui la caractérise ?
Les différents types de zones humides : marais, tourbières, étang,
estuaire…
Découvrir les plantes, les arbustes et les arbres à proximité de la zone humide.
Ont-ils une forme d’organisation particulière ?
Leur situation au cours des saisons évolue-t-elle selon qu’ils sont hors
d’eau ou sous l’eau ?
Imaginer leurs diverses fonctions en période d’inondation.
Découvrir les divers types de faune présents sous l’eau et hors d’eau dans la proximité de la zone humide. Le cas échéant, comparer avec la faune présente en milieu cultivé ou habité.
Observer les différentes fonctions des zones humides.
Pour la faune
Abri, nourriture, lieu de reproduction, halte migratoire, échanges inter- espèces…
Pour la flore
variété des essences, la roselière, les platières, protection contre les inondations, rôle tampon en cas de sécheresse, autoépuration…
En interaction
Avec les autres milieux naturels présents, la forêt, la plaine…
S’interroger sur le rôle des zones humides :
Sur la biodiversité.
Dans la lutte contre les changements climatiques.
Sur la vie culturelle, économique, récréative, d’un territoire.
Prendre conscience de la fragilité et de l’importance des zones humides.

Les corridors écologiques
Les corridors écologiques
Les chemins ruraux, les haies bocagères, les passages pour la faune sauvage, les passes à poissons, les ceintures vertes, sont parmi les éléments du paysage qui permettent et facilitent le déplacement et la libre circulation de la faune sauvage.
Observer les caractéristiques d’un corridor écologique, en comparaison avec une barrière écologique :
Canal, autoroute, ligne de chemin de fer, … repérage des obstacles au fractionnement de l’espace sur une grande échelle.
Clôtures, murs,agglomération,…repérage des mêmes obstacles sur une plus petite échelle.
Observer et décrire la faune sauvage présente :
Elaborer des hypothèses permettant de faciliter le déplacement de la faune sauvage sur le territoire et sur les risques encourus lors de ces déplacements. Le hérisson, la buse, le chevreuil,…
Faire des hypothèses conduisant à interrompre le parcours des animaux errants ou migrateurs et analyser leurs conséquences sur : l’alimentation, la reproduction les zones de fuite et de refuge…

Rechercher et noter, au sein du domaine de la Commune, les éléments de paysage susceptibles de correspondre à des corridors écologiques.
Rechercher et noter les actions susceptibles de diminuer ou d’empêcher le fonctionnement de ces corridors écologiques. La fauche des chemins ruraux, les coupes arbustives, les voies de circulation,…
Rechercher et décrire les éléments susceptibles de favoriser la création de ces corridors écologiques et de contribuer à la constitution des trames “vertes et bleues”.
Prendre conscience du rôle des corridors écologiques dans la préservation de la biodiversité.
